Quand une accro devient phobique
Viviane a connu les téléphones à cadrans, puis les téléphones à touches, les téléphones sans fils et enfin, les téléphones portables et autres smartphones.
Elle pouvait y passer des heures avec ses amies, à parler de leurs passions, de leurs loisirs. Elle adorait bavarder à travers ce merveilleux outil de communication.
Le téléphone est également un de ses outils de travail, permettant à ses clients de la joindre oralement.
Mais depuis de nombreuses années, elle s’était mise à sursauter chaque fois qu’elle entendait la sonnerie du téléphone. Pire, un haut le cœur et une crispation à l’estomac se révélaient à elle à chaque fois, à chaque sonnerie. Sauf quand il s’agissait de sa fille, parce qu’elle lui avait attribué une sonnerie personnalisée.
Viviane est devenue téléphonophobique
Viviane ne se rappelle pas vraiment quand cette phobie a commencé à s’insinuer dans sa vie. Elle avait comme une impression floue de présence, envahissant petit à petit sa vie en la gangrenant.
Il lui a fallu un moment pour identifier la situation récurrente et pour se dire que oui, elle avait peur du téléphone.
La peur du téléphone ou phobie du téléphone, appelée aussi « téléphonophobie« , est la crainte, l’angoisse de passer un coup de téléphone ou d’en recevoir un. Cela est douloureux de passer un coup de fil, ou pire, pour Viviane, en recevoir un devient un calvaire.
Les seuls appels téléphoniques qui ne faisaient pas sursauter ou enrager Viviane étaient ceux qui étaient planifiés. Dans son cas, passer un appel lui était bien plus facile que d’en recevoir un, qui lui déclenchait une peur presque panique parfois.
« Non mais c’est quand même incroyable d’avoir peur d’un si petit objet ! », se disait-elle. Mais nous savons bien que la peur est irraisonnée et irrationnelle.
Avec l’impact du démarchage téléphonique depuis plusieurs années, sa phobie de la sonnerie du téléphone n’a fait que croître.
Une communication sensorielle incomplète
Les communications par téléphone posent un autre problème à Viviane : elles sont amputées de la communication non verbale, c’est à dire l’ensemble des interactions entre les personnes sans l’utilisation des mots (les mouvements posturaux, les attitudes et expressions faciales). Et elles sont également amputées de la communication paraverbale qui inclut des facteurs comme le ton, l’intensité de la voix, etc.
Par téléphone, Viviane ne pouvait se fier qu’à la partie audible de la conversation et chaque pause, chaque silence, pouvait être vécu comme un moment très difficile.
Une communication trop rapide, sans temps de réflexion
Au téléphone, Viviane se sentait également prise au dépourvu par le fait de devoir répondre rapidement, sans avoir le temps de poser sa réflexion, de préparer ses idées et d’ajuster la réponse destinée à son interlocuteur. On n’a pas le temps, les échanges sont rapides et il est impossible de se relire comme on peut le faire avec un email.
Elle trouvait les appels téléphoniques intrusifs, invasifs, envahissant sa vie, son espace.
Des stratégies d’évitement, puis une solution via l’hypnose
Durant de nombreuses années, Viviane a mis en place des stratégies d’évitement pour essayer de limiter l’inconfort démesuré causé par sa phobie, comme ne pas répondre aux appels et envoyer ensuite des textos (sms) tout prêts.
Elle a fini par se rendre compte que sa peur du téléphone constituait un véritable handicap. Prenant pleinement conscience de la situation, elle a décidé de se faire aider.
C’est un thérapeute qui a mis le doigt sur le pourquoi, sur la cause principale et la cause secondaire ayant généré cette phobie de la sonnerie du téléphone chez la jeune femme.
Deux séances d’hypnose ont suffi à solutionner son problème et, aujourd’hui, Viviane répond au téléphone sans soucis. C’est bien plus confortable et cela lui ouvre de nouvelles possibilités, autant sur le plan professionnel que sur le plan personnel !
Depuis, elle prend à nouveau plaisir à converser au téléphone, ne panique plus, et prend le temps de poser sa réflexion et ses réponses. Si besoin, elle propose un rendez-vous téléphonique ultérieur. Elle gère avec fluidité et est fière de ses progrès.
Véronique Valy – Escale Hypnose